Berne, le 22 avril 2024 - Il y a quelques jours, un comité d’experts du gouvernement fédéral allemand a pris une décision importante : la maladie de Parkinson sera désormais reconnue comme une maladie professionnelle pour les agriculteurs et les jardiniers. Pourtant, la semaine passée, le Conseil national a rejeté une motion similaire. Il est maintenant temps que le Conseil fédéral agisse.
La maladie de Parkinson, trouble neurologique courant, se manifeste principalement par des symptômes moteurs tels que ralentissement des mouvements, tremblements et difficultés de concentration. Bien que touchant souvent les personnes âgées et davantage les hommes, elle est soupçonnée d’être déclenchée par l’exposition aux pesticides de synthèse. Dans plusieurs pays, dont la France depuis 2012 et l’Italie, elle est déjà reconnue comme maladie professionnelle pour les agriculteurs et les professions apparentées.
Récemment, le comité consultatif d’experts médicaux sur les maladies professionnelles (ÄSVB) du gouvernement allemand a émis une recommandation scientifique dans le sens d’une reconnaissance du “syndrome de Parkinson dû aux pesticides” comme maladie professionnelle. Cette décision découle de plusieurs années de travail scientifique, au cours desquelles des milliers d’études internationales ont été minutieusement analysées. Elle confirme sans équivoque qu’en 2024, le lien entre l’utilisation professionnelle de pesticides de synthèse et l’augmentation du risque de maladie de Parkinson ne peut plus être ignoré.
Christophe Clivaz, conseiller national vert, a soumis une motion au Parlement suisse, demandant que la maladie de Parkinson soit officiellement reconnue comme une maladie professionnelle, à l’instar de la France, de l’Italie et désormais de l’Allemagne. Cependant, la majorité des membres du Parlement, y compris les représentants de l’Union suisse des paysans, ont rejeté cette motion la semaine dernière par 61 voix contre 121. Cette décision ne reflète pas les dernières avancées scientifiques et met en évidence le manque de priorité accordé à la santé des agriculteurs.
La fondation Future 3 exige désormais une action active de la part du Conseil fédéral. "Si le Parlement n'est pas prêt à regarder la réalité en face et à considérer enfin la maladie de Parkinson comme une conséquence avérée de l'utilisation de pesticides de synthèse, le Conseil fédéral doit prendre les choses en main et agir dans l'intérêt des paysans et des jardiniers concernés", estime Dominik Waser.